TIC et réseaux sociaux : évolution des réseaux personnels et des pratiques relationnelles en lien avec le développement des dispositifs de communication

Animateurs

Présentation

 
« Que font les réseaux sociaux aux réseaux sociaux ? » Telle pourrait-être résumée de façon un peu caricaturale la question qui est au centre de ce projet. En effet, l’expression « réseau social » peut selon les contextes désigner soit des ensembles de relations entre des personnes ou des organisations, reconstitués par des chercheurs en sciences sociales (Degenne et Forsé, 2004), soit des supports de sociabilité comme Facebook, LinkedIn, Viadeo, etc.

L’accumulation des études suggère que les caractéristiques des réseaux personnels sont relativement stables dans le temps et dans l’espace. On note simplement que la vie dans les grandes métropoles semble favoriser des relations plus ségrégatives et des réseaux moins denses que ceux que l’on observe dans des environnements ruraux. Les interactions au cours desquelles les relations se créent, se développent, et se transforment, ou se rompent, impliquent des usages plus ou moins larges de dispositifs de communication : courrier postal, téléphones, Internet.

On estime en général que l’apparition du téléphone ne s’est pas accompagnée de grandes transformation des réseaux personnels. En revanche, l’apparition des dispositifs électroniques de communication a suscité des questions sur l’évolution des relations et des réseaux (Wellman, 2001). Certaines questions n’ont toujours de réponse claire : les liens constitués « en ligne » sont-ils différents des liens « ordinaires » analysés jusqu’à présent par les études de réseaux sociaux ? L’existence des moyens de communication électronique influe-t-elle sur taille et la structure des réseaux personnels ? Influe-t-elle sur le type de relation (plus de liens entre personnes ayant de fortes similarités sociales par exemple) ? Sur leur répartition dans l’espace ? Sur les relations de travail ?
 
Pour répondre à ces questions, cette opération de recherche comprendra : 
 
1. Des enquêtes quantitatives ou mixtes avec le souci de la comparaison avec des enquêtes passées : suivi panel de Caen (suivi longitudinal de 80 personnes débuté en 1995 à leurs 18 ans) (en collaboration avec Claire Bidart et Alain Degenne) ; réplique d’une enquête conduite dans la région de Toulouse en 2001 (400 enquêtés) ; une grande enquête originale plus massive (3000 personnes) avec un questionnaire plus concis.
 
2. Des enquêtes par observations et entretiens sur des populations spécifiques (personnes vivant en milieu rural, personnes en mobilité géographique, étudiants Erasmus, personnes sans domicile fixe), des dispositifs d’interaction (sites de rencontre par exemple) ou des situations spécifiques (contexte de travail, mouvements sociaux). 
 
3. Des analyses de traces électroniques : captures d’écran ; données extraites du web, notamment à partir de dispositifs de sociabilité, utilisés en contexte privé ou professionnel.
 

Principaux participants

Marie-Pierre Bès (MCF), Johann Chaulet (CR CNRS), Caroline Datchary (MCF), Ainhoa de Federico (MCF), Emmanuel Eveno (PR), Michel Grossetti (DR CNRS), Béatrice Milard (MCF), Mathieu Vidal (MCF), Anne Mayère (PR), Isabelle Bazet (MCF), Sylvie Bourdin (MCF), Bruno David (MCF), Angélique Roux (MCF), Roland Canu (MCF).

Collaborations prévues : Claire Bidart (LEST, Aix en Provence) ; Alain Degenne (CNRS, Caen) ; Alexis Ferrand (PR, Paris) ; Bernard Conein (PR, Paris) ; José-Luis Molina (Université Autonome de Barcelone), Miranda Lubbers (Université Autonome de Barcelone) ; Isidro Maya Jarriego (Université de Séville), Jean Luc Bouillon (Université Versailles  Saint Quentin).