Camille Evrard

   

Présentation

   

Sujet de recherche

 
Du mythe méhariste à la construction des armées nationales sahélo-sahariennes : représentations coloniales, reconfigurations sociales et cohésion nationale Une comparaison Mauritanie / Niger 1945-1969

L’histoire des unités sahariennes de l’armée coloniale française a fait l’objet d’une littérature mémorielle française abondante, produite et utilisée surtout par des militaires attachés au Sahara et à ses populations, et qui continue parfois d’alimenter des publications récentes sur les problèmes politiques actuels de la région. Le manque de moyens d’analyse critique contribue, dans ces écrits, à la persistance d’un mythe méhariste qui concourt à une vision simpliste des luttes armées d’une partie des populations nomades jusqu’à aujourd’hui – que ce soit au Sahara occidental ou dans le Nord malien et nigérien. D’un autre côté, de nombreux anthropologues, géographes ou politologues ont fourni des analyses complexes sur les transformations à l’œuvre dans l’ordre social des sociétés nomades, maures et touarègues en particulier, face à l’instauration des États, coloniaux puis nationaux.
 
À la rencontre presque impossible entre ces deux approches, ce projet souhaite proposer l’alternative d’une histoire sociale des unités militaires sahariennes et une analyse de leur devenir dans les armées nationales. Il consiste à reconstituer des trajectoires individuelles et des réseaux de solidarité militaire au désert, pour mieux qualifier les reconfigurations de la période coloniale tardive et des années suivant les indépendances. En articulant logiques professionnelles et logiques sociales, il s’agit d’interroger l’appropriation ou, au contraire, le rejet du politique à travers les stratégies d’inclusion/exclusion des minorités lors de la création des forces armées nationales.
 
Ce projet de recherche se poursuit dans le cadre d'un postdoctorat à l'IRSEM, Paris, en 2017.
   

Activités dans le cadre de ce post-doctorat