Ethnographie des associations socio-techniques

Animateurs

Présentation

« Comment saisir les agencements complexes entre action sociale et dispositifs techniques dont dépend aujourd’hui la dynamique des configurations organisationnelles et marchandes ? » Notre projet est de répondre à cette question, et pour cela d’élaborer un cadre méthodologique et une plateforme technique d’« archéologie du temps présent » et d’« ethnographie quantitative ».
 
Ce projet a l’ambition de construire une approche et une méthodologie transversales dont nous espérons qu’elles puissent : constituer une contribution toulousaine distinctive et innovante à la recherche en sciences sociales ; fédérer différents programmes de recherche entre les laboratoires mobilisés par le projet SMS. 
 
L’action sociale est de plus en plus « outillée », autant sur les marchés — à grand renfort d’emballages, de labels, de techniques de traçabilité et de datamining (Cochoy & al., 2004) — que dans les organisations — avec la mise en œuvre de normes de qualité, de progiciels de gestion, d’intranets et autres outils de communication (Segrestin, 2008 ; Grabot et al., 2008) et cet outillage a pour caractéristique d’établir de nouvelles formes d’association qui combinent ressources matérielles et sociales (Latour, 2005).

Un grand nombre de chercheurs spécialisés en sociologie des techniques, du marché et de la communication considèrent aujourd’hui que l’objet de la sociologie n’est plus l’étude des acteurs mais l’exploration des « nœuds de faires et de dires » (Schatzki, 1996, p. 89) des configurations relationnelles (Granovetter, 1985) ou des formes d’association hybrides (Callon, 2001) qui les constituent.

Toutefois, et paradoxalement, la plupart des chercheurs concernés continuent paradoxalement, dans leurs enquêtes, à faire de l’acteur l’entrée privilégiée qui permet d’en rendre compte, au risque de ne pas rendre compte de façon suffisante ou adéquate de l’« agency » (Cooren, 2010) de nombre d’éléments propres à leur terrain.

Nous proposons de développer des méthodes et des outils susceptibles « d’interroger » à la fois les personnes et les artefacts de façon symétrique. Plus précisément, deux approches privilégiées sont envisagées :
1. L’archéologie du temps présent : il s’agit d’utiliser, à l’instar des archéologues dépourvus de témoignages écrits, dess sources d’information renouvelées pour rendre davantage visible la contribution des entités socio-techniques à l’action (documentation photographique, vidéographique, objets…) ;
2. L’ethnographie quantitative : il s’agit de mobiliser des « observiaires », c’est-à-dire des grilles d’observation qui posent des questions aux éléments observés, qu’ils soient humains ou non humains, et d’élaborer à partir des résultats recueillis des traitement statistiques propres à rendre compte de la dynamique des associations sociotechniques.

Principaux participants

Isabelle Bazet (MCF), Roland Canu (MCF), Franck Cochoy (PR), Michèle Lalanne (PR), Cédric Calvignac (MCF), Ygal Fijalkow (MCF), Anne Mayère (PR), Claire Thébault (IR CNRS) , Angélique Roux (MCF)
Voir côté LISST : E Eveno, C Datchary, J. Chaulet...
 

Collaborations en cours

Center for Consumer Science, Université de Göteborg, Suède (contrat ANR-Urbanet sur la logistique du consommateur), EHESS Paris (contrat ANR Créalu), écoles de Design de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse et de l’Université de Göteborg en Suède, laboratoire ComSanté de l’Université du Québec à Montréal, laboratoire GRICO Université d’Ottawa, laboratoire LOG Université de Montréal, Département de sociologie Université de Trento.