Systèmes Complexes en sciences sociales

   

Présentation


Séminaire bimensuel couplé avec le séminaire bimensuel du même nom organisé par le Centre d’Analyse et de Mathématique Sociales à Paris.

Comité d'organisation : Bertrand Jouve, Michel Grossetti

Dans le monde social, les entités même les plus « élémentaires » génèrent de la complexité et du « désordre » par l’importante diversité de leurs interactions : conflit, coévolution, coexistence, hybridation... Cela ne signifie pas que le monde social est totalement désordonné. En effet, les humains font beaucoup d’efforts pour produire de l’ordre, en adoptant ou s’imposant mutuellement des normes, en décidant de lois formelles, de sanctions, en orientant une grande partie de leur action vers le maintien des équilibres existants.

Au fil de leur développement les disciplines de SHS ont ainsi été amenées à définir leurs propres concepts et méthodes pour traiter les notions telles que celles de réseau, d’émergence, d’irréversibilité, de bifurcation, de transition ou de coévolution, les intégrant dans le corpus de leurs méthodes habituelles, souvent non formelles, non quantifiées mais qui décortiquent finement les processus et les contextes (analyses de sources, observations, entretiens, questionnaires, etc.) et s’appuient sur les statistiques pour appréhender le niveau des grandes masses. Ces approches exploitent les Big Data de façon très prudente. Elles sont alors confrontées à des approches quantifiées de la complexité qui se limitent trop souvent à l’usage des méthodes standardisées issues de disciplines de la modélisation sans en apprécier les limites et sans chercher comment le dialogue interdisciplinaire pourrait enrichir ces approches par les modèles.

Si nous ne voulons pas que les modélisations de la complexité des phénomènes sociaux restent des exercices formels déconnectés de la connaissance existante, et que les sciences sociales ne puissent pas tirer parti de la masse toujours croissante des données accessibles, il est important de rééquilibrer le développement des approches formelles de la complexité sur l’ensemble des trois dimensions : des outils formels d’analyse et de modélisation avec leur puissance de généricité, des données en masse aux différentes échelles d’observation, de la connaissance acquise sur les phénomènes étudiés par les méthodes usuelles des sciences sociales. Pour donner du sens au données, ce que ne parviennent pas à faire aujourd’hui les techniques de fouille de données, pour disposer d’outils formels qui soient adaptés aux niveaux de description et dont on mesure bien les limites, il est nécessaire de retravailler les concepts de la complexité et les liens entre réalité sociale et modèles.

Les séances de ce séminaire aborderont ces questions en s’attachant à montrer la diversité de la problématique et l’apport d’un dialogue entre les disciplines pour les sciences de la complexité. Les recherches ancrées aussi bien principalement en SHS que dans les autres sciences sont donc bienvenues en permettant la confrontation des points de vues. 
   

Calendrier


A venir

 

Archives

 
1ere séance : mardi 11 Juin 2019 de 14H à 17H en salle F422 à l'université Toulouse Jean Jaurès (Maison de la Recherche).
 
Programme :

2ème séance : mercredi 16 octobre 2019 de 14H à 17H en salle F422 à l'université Toulouse Jean Jaurès (Maison de la Recherche).
Nous avons pensé le thème de la séance autour de la question de la formalisation dans les systèmes complexes et le cas particulier de l'énergie.

Programme :

3ème séance : vendredi 31 janvier 2020 de 14H à 17H en salle F315 à l'université Toulouse Jean Jaurès (Maison de la Recherche).
Nous avons pensé le thème de la séance pour questionner les liens entre les modèles physiques de risques et le travail sur la prévention.

Programme : 4ème séance : vendredi 6 novembre 2020 de 10H à 12H30 en salle F422 à l'université Toulouse Jean Jaurès (Maison de la Recherche) et zoom
Nous avons pensé le thème de la séance autour de l'utilisation des données en ligne.

Programme :
5ème séance : vendredi 18 décembre 2020 de 13H à 17H en salle F422 à l'université Toulouse Jean Jaurès (Maison de la Recherche) et zoom
Nous avons pensé le thème de la séance autour des outils innovants pour la modélisation interdisciplinaire.

Programme :
6ème séance : vendredi  12 février 2021 de 10H à 12H30 en salle F422 à l'université Toulouse Jean Jaurès (Maison de la Recherche) et zoom
Nous avons pensé le thème de la séance autour des regards croisés sur le recyclage des métaux.

*10H-11H : Constance Planeix (Doctorante, LGC-LISST, Toulouse) "Dynamique des réseaux de collaborations en sciences de l’ingénieur"
L’activité scientifique a été soumise depuis les années 1990 à de nombreuses transformations décrites par les sociologues des sciences : l’introduction de logiques managériales, le développement croissant de la recherche par projet et le « tournant évaluatif de la recherche » ont fait évoluer les pratiques scientifiques. Les sciences de l’ingénieur sont également confrontées à des mutations particulières : de nouvelles logiques industrielles mises en place par les partenaires du monde économique, un nouveau contexte énergétique (moins consommer, utiliser les énergies renouvelables), et une augmentation de la demande sociale et publique. Cet exposé portera sur l’évolution des réseaux de collaborations scientifiques d’un laboratoire d’ingénierie toulousain, le LGC, en combinant les apports de la sociologie des sciences et de la sociologie des réseaux sociaux. Il s’agira, à partir du cas du LGC, de tenter de mieux saisir les effets des évolutions précédemment mentionnées.

*11H-12H : Paul Lhoste
(Doctorant, LGC-LISST, Toulouse) "Similarités et synergie des approches du Génie des Procédés et de l'Anthropologie des Techniques au prisme du recyclage de plomb indien."
Indépendamment l'une de l'autre, les disciplines du Génie des Procédés et de l'Anthropologie des Techniques ont construit des concepts, des méthodes et des outils pour décrire des procédés de recyclage des métaux, les caractériser et les comparer entre eux. Non seulement, les résultats de ces deux démarches présentent de nombreuses similarités, mais elles peuvent également s'avérer complémentaires et créer une synergie amenant à une meilleure description et compréhension du procédé étudié. L'objet de cet exposé sera donc dans un premier temps, de reprendre et de détailler ces éléments issus des deux disciplines au travers de l'exemple des procédés de recyclage du plomb en Inde, et de mettre en lumière de quelles façons ces deux approches sont sources de complémentarité.

7ème séance (en présentiel uniquement) : mardi 9 novembre 2021 de 10H à 12H30 en salle E412 à l'université Toulouse Jean Jaurès (Maison de la Recherche).
Nous vous proposons une séance sur le thème de "homogénéité vs. hétérogénéité dans les réseaux".

Deux interventions :

* 10H-10H15 : Michel Grossetti et Bertrand Jouve. Introduction de la séance
* 10H15 - 11H : Guillaume Favre et Michel Grossetti (LISST, Toulouse) "Evolution de l'hétérogénéité des réseaux personnels entre 2001 et 2017"
* 11H-11H45 : Bertrand Jouve (LISST, Toulouse) "Hétérogénéité, réseaux et épidémies : mesurer la corrélation de degrés ?
*11H45-12H : conclusions