L'espace des sciences sociales : La texture matérielle du monde social

Coordination : Gaël Plumecocq et Julien Weisbein

Dans de nombreux travaux récents, l’activité sociale est interrogée à travers les infrastructures matérielles (objets, instruments, artefacts, etc.) qui l’accompagnent et non plus seulement à travers les échanges linguistiques qui la font exister. Ils invitent ainsi à réinterroger la matérialité du monde social.

Certains d’entre eux avancent l’idée d’une agentivité propre de ce monde d’objets, non réductibles à leur seule fonction d’usage. Ces objets et infrastructures matérielles ne sont donc pas de simples meubles dans les interactions sociales puisqu’ils les coproduisent tout autant les situations que les humains qui y participent – ainsi par exemple, la coproduction de la science mise en évidence dans de nombreuses recherches de science studies.

D’autres entendent prendre appui sur ces objets pour déconstruire les fils invisibles qui font tenir le monde social à l’état ordinaire et qui procèdent souvent de mécanismes de délégation à des experts pour guider nos vies - cf. la sociologie des risques ou la proposition de l’écoféminisme de repolitiser les objets du quotidien autour de la problématique de la subsistance.


D’autres, enfin, interrogent directement la matérialité de ce monde de non-humains qui s’éprouve dans l’expérience humaine et produisent des effets non négligeables – par exemple, des effets en termes de pratiques artistiques ou de goûts. La séance sera l’occasion de réfléchir à cette texture matérielle, et non plus seulement discursive, du monde social et à ce qu’elle entraîne de nouvelles stratégies d’enquêtes ou de collaborations éventuelles avec d’autres sciences de la matière.

Pour rappel, le séminaire est ouvert à toutes et tous, chercheur.se.s et étudiant.e.s, et permet en particulier à toutes celles et ceux qui participent aux recherches du Labex de débattre de leurs méthodes, leurs lectures, leurs concepts, dans une approche transversale des sciences sociales.