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Séminaire MoRéMi | Migrations et alimentation

Publié le 8 novembre 2023 Mis à jour le 14 mai 2024
le 26 avril 2024
10h30 - 12h30
Université Toulouse - Jean Jaurès, bâtiment de l'Arche, AR202
MoReMi_agenda
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Programme

  • Accès aux droits et accès à l'alimentation - de l'aide alimentaire comme levier pour l'accès aux droits, à l'accès à l'alimentation reconnu en tant que droit - Magali Ramel, docteure en droit public, chercheuse associée à l’Institut de recherche juridique interdisciplinaire (IRJI) de Tours

    Si l’aide alimentaire est souvent présentée comme un « point d’entrée » ou un « levier » pour l’accès aux droits, ce sont les droits fondamentaux dans des domaines tels que le logement, la protection de la santé, l’emploi, protection sociale, etc. qui sont considérés.

    La protection du besoin essentiel de l’accès à l’alimentation, en tant que droit, demeure un impensé en France et les dispositifs de lutte contre la précarité alimentaire ne s'inscrivent pas dans une perspective d'une approche fondée sur les droits. Le droit à l’alimentation est pourtant un droit fondamental consacré en droit international : sa reconnaissance et sa protection en France conduirait à profonds changements dans l’approche de la lutte contre la précarité alimentaire, si les éléments constitutifs de la notion de « l’accès aux droits » étaient appliqués pour le sujet de l’accès à l’alimentation
 
  • Quand des personnes exilées non papiérisées cuisinent pour celles et ceux qui ont faim en France - Sabine Meier, doctorante en sociologie au Certop (UMR-5044) affiliée à l’Institut Convergences Migrations

    Depuis une dizaine d’années, des initiatives associatives mais aussi entrepreneuriales autour des cuisines faites par des personnes en exil prennent de l’ampleur. Si les cuisines ont été́ depuis au moins les années 1970’s un outil courant de l’action sociale pour capter un public féminin issu de l’immigration, aujourd’hui la figure d’exilé-cuisinier semble s’implanter dans les champs à la fois militant, social et professionnel.

    En quoi les dispositifs culinaires en lien avec la cause des migrants viennent se ré-agencer autour d’enjeux de majoritaires, tels qu’actuellement autour de la précarité́ alimentaire ?

    À partir d’une ethnographie et d’échanges dans deux associations mobilisant un public exilé et agissant par le prisme des cuisines « faite par », cette présentation amènera des outils pour comprendre comment ces structures se sont tournées vers l’aide alimentaire. Au regard de la précarité́ alimentaire structurelle en France mais aussi des impasses administratives dans lesquelles les politiques migratoires plongent les immigré.e.s, nous nous demanderons en quoi cette double « bonne action » consistant à atténuer la faim tout en agissant pour la « cause des migrants » résout ici un double dilemme moral des majoritaires en dépit de la réalité́ des vies d’exilées sans le droit d’avoir des droits.