Karine Lamarche

Ce projet s’intéresse aux Israéliens qui ont fait le choix de quitter leur pays pour la France ou l’Allemagne. L’émigration israélienne est un phénomène difficile à chiffrer mais qui inquiète fortement les autorités du pays. Alors que tout est fait pour attirer de nouveaux immigrants, le fait que des Israéliens choisissent l’expatriation vient en effet mettre à mal l’idée sur laquelle s’est bâti Israël, à savoir la nécessité pour les Juifs de disposer d’un foyer national pour ne plus vivre en exil où, de tout temps, ils ont été persécutés. Or, si la yerida (« descente » en hébreu) – pour reprendre le terme péjoratif longtemps utilisé pour décrire ce mouvement hors d’Israël – vers l’Amérique du Nord a fait l’objet de plusieurs recherches académiques, celle vers l’Europe n’a quasiment pas été étudiée. L’une des hypothèses que je souhaite soumettre à cette recherche exploratoire est que les motifs de départ et les modalités d’installation diffèrent fortement en fonction des contextes nationaux et sont susceptibles de nous informer sur le rapport de ces migrants au politique.