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Projet 1 : Pratiques et dispositifs de qualification des ressources naturelles dans la mise en œuvre de politiques publiques à l’interface entre agriculture et environnement
Présentation
Les évolutions actuelles du contexte, tant climatiques qu’économiques et sociétales, font de la gouvernance des ressources naturelles, en particulier celles mobilisées dans l’activité agricole, un objet d’enjeux de plus en plus importants. Pour autant, en dépit de l’intérêt croissant des décideurs publics pour les questions agri-environnementales, les politiques publiques visant à une meilleure gouvernance de ces ressources rencontrent d’importantes difficultés dans leur mise en œuvre concrète, sur le terrain. Ce projet de recherche vise ainsi à mieux comprendre les mécanismes qui conditionnent la mise en œuvre des politiques de la nature en se focalisant sur la qualification-évaluation de ces ressources naturelles. Intégrer ces ressources dans une politique publique suppose en effet de les identifier comme naturelles, de les délimiter, de leur accorder des attributs et des valeurs, d’en expliciter la dynamique, d’établir des procédures de suivi. Cette qualification-évaluation des ressources n’est pas simplement établie en amont, mais s’opère aussi lors de la mise en œuvre de ces politiques, dans les négociations et controverses entre acteurs, mais également face aux incertitudes, incomplétudes et incommensurabilité des descriptions des ressources et de leurs usages. L’ensemble des participants à ce projet adoptent le point de vue selon lequel la naturalité de la ressource doit être questionnée en envisageant les « ressources naturelles » au contraire en grande partie comme un construit social.
Cette posture constructiviste conduit ainsi, d’abord, à s’interroger sur les processus, dispositifs et réseaux sociaux-techniques par lesquels sont attribuées, hybridées, des qualités aux ressources naturelles et comment le territoire va cadrer cette qualification. C’est bien ce travail de qualification des ressources qui permet leur gouvernance, légitime et cadre les modalités d’intervention publique visant à mieux réguler leurs usages et qui permet d’arbitrer entre des services écosystémiques concurrents. Cette posture conduit ensuite à s’interroger en retour sur la manière dont les modalités d’intervention des décideurs publics redéfinissent la qualification-évaluation de ces ressources et la nature des réseaux socio-techniques qui y travaillent. Ce sont bien ces boucles de rétroaction entre modalités de qualification-évaluation et modalités de gouvernance de la nature que les participants à ce projet entendent travailler et éclairer à partir de différents terrains.
Cette posture constructiviste conduit ainsi, d’abord, à s’interroger sur les processus, dispositifs et réseaux sociaux-techniques par lesquels sont attribuées, hybridées, des qualités aux ressources naturelles et comment le territoire va cadrer cette qualification. C’est bien ce travail de qualification des ressources qui permet leur gouvernance, légitime et cadre les modalités d’intervention publique visant à mieux réguler leurs usages et qui permet d’arbitrer entre des services écosystémiques concurrents. Cette posture conduit ensuite à s’interroger en retour sur la manière dont les modalités d’intervention des décideurs publics redéfinissent la qualification-évaluation de ces ressources et la nature des réseaux socio-techniques qui y travaillent. Ce sont bien ces boucles de rétroaction entre modalités de qualification-évaluation et modalités de gouvernance de la nature que les participants à ce projet entendent travailler et éclairer à partir de différents terrains.
Cette problématique générale est explorée à travers la conduite de trois chantiers de recherche. Un premier chantier examine la diversité des dispositifs d’évaluation ou de qualification à l’œuvre, leur fonctionnement et leurs oppositions à partir d’un travail portant sur les ressources pastorales, génétiques et des ressources en eau. Un second chantier interroge la montée en puissance du concept de service écosystémique pour penser et gérer l'interface agriculture-environnement à l'échelle des territoires. Il s’agit ici de développer une approche des services écosystémiques ancrée en géographie sociale qui (i) voit ce concept comme un construit social et cherche à décrypter les formes que prennent ces constructions et les enjeux qui en découlent, (ii) analyse la complexité sociale sous-jacente aux dynamiques qu'entend décrire voire gérer ce concept. Un troisième chantier, porté par des chercheurs en sciences économique, concentre enfin son attention sur la question cruciale de l’évaluation des services écosystémiques. Il s’agit ici de considérer le problème de l’évaluation des services écosystémiques non à travers le prisme des préférences individuelles mais par celui des préférences collectives. Ce dernier chantier s’intéressera ainsi au rôle de l’action collective dans le processus d’évaluation et nous nous placerons ainsi dans une visée de gouvernance territoriale de biens publics environnementaux par des acteurs pluriels.